LE « PROLOGUE DE LA POSSIBILITÉ », OU L'ÉQUIVALENT BÖN DU SŪTRA DU CŒUR DE LA PRAJÑĀPĀRAMITĀ

Publié le 23 Juin 2017

 
 
 

TRADUCTION (PREMIER JET) DE L'ÉQUIVALENT BÖN DU SŪTRA DU CŒUR DE LA PRAJÑĀPĀRAMITĀ
 
En langue du Zhang Zhung : Guge shok min se wer rang | mu ye zhi la thung tse nen | chok sang sang te emaho | ; en tibétain : [tiré] des cent-mille [= Prajñāpāramitā]-racine, tirant au clair les huit sphères, enseignement du sens des préceptes des trente textes prodigieux, Le prologue de la possibilité, le pinacle des discours, le raccourci du sens, en un seul fragment — premier volume, premier chapitre.
 
Ainsi ai-je entendu un jour. Tönpa Shenrab Miwo se trouvait dans le palais du Pic Souverain au sommet élevé de la montagne d’encens des Dieux de la lumière, Avec pour entourage cinq-mille cinq-cents Shen mineurs, dont la partie la plus sainte de son entourage comprenait trois-cent soixante Yé shen (Shen primordiaux).
 
En ce temps-là, à ce moment là, Thrülbön Sangwa Nangring et, d’autre part, les Yundrung Sempas (bodhisattvas), [ces] adeptes, disposèrent ce qui s’appelle la «Parure des nuages du parfait abandon des insurpassables offrandes», et ils l'offrirent au maître [Tönpa Shenrab].
 
Tönpa Shenrab ayant béni toutes ces offrandes par sa compassion, son esprit demeurait dans l'impeccable méditation et il émit les prières de souhaits appelées: « activités intégralement et spontanément parfaites du sens suprême impeccable ». Après quoi, Tönpa Shenrab dit:
 
« Ô Thrülbön Sangwa Nangring et vous, les Yundrung sempas qui appartenez à [sa] suite !
 
Toutes les choses se ramènent complètement, pour ce qui est de leur base et de leur fondement, au Soi.
 
Toute chose étant dénuée des caractéristiques de la complexité discursive depuis l’origine, elles sont inconcevables. Comment elles se ramènent au sens de l’unité, je vais vous l’expliquer, ô Bodhisattvas, écoutez cela très attentivement !
 
Qu’en est-il de cela ?
 
Pour ce qui est de l'essence de toute chose, Elle est complètement inconcevable. Placez-vous [en méditation] dans la goutte unique non amendée.
 
[Les éléments du saṃsāra]  Ainsi la forme, la sensation, le sentiment, la sensation, le sentiment, les concrétions, la conscience [= les cinq agrégats], l’œil et la forme, l'oreille et le son, le nez et l'odeur, la langue et le goût, le corps et le tangible, l'entendement et la chose [= les six facultés et leurs objets], la conscience visuelle, la conscience auditive, la conscience olfactive, la conscience gustative, la conscience mentale [ou entendement — donc, les six consciences], la sensation causée par la condition qu'est la conscience du contact qui rassemble oreille, nez, corps, mental et, de même, entre les cinq éléments, la sphère de l'air, du feu, de l'eau, de la terre, de l'espace, et de la conscience, [puis les douze maillons de la coproduction conditionnée :] ignorance, concrétions, conscience, nom-et-forme, les six bases de la connaissance, le contact, la sensation, la convoitise, l'appropriation, l'existence, la naissance, la vieillesse et la mort, etc... — pour ce qui est de la nature du saṃsāra, [toutes ces choses] ne sont aucunement concevables — placez-vous, en méditation, dans la goutte unique non altérée.
 
[Les éléments du nirvāṇa] — De même, [les dix perfections transcendantes:] la générosité, la discipline, la patience [ou endurance], le courage, la concentration, la force, la compassion, les souhaits, les moyens habiles, le discernement ; [les dix-huit vacuités:] la vacuité extérieure, la vacuité intérieure, la vacuité intérieure et extérieure, la vacuité des conditionnés et des inconditionnés, la vacuité de l'illimité, la vacuité de l'inconcevable, du grand, de l'absolu, de nature, de l'absence de nature, des caractéristiques propres, la vacuité de ce qui n'a ni commencement ni fin, la vacuité qui ne peut être abandonnée, celle de l'insubtantiel, de l'essence même de l'insubstantiel, la vacuité de toute chose, la vacuité de la vacuité ; les quatre placements de l'attention, les quatre parfaits abandons, les quatre pieds magiques, les forces intrépides, les huit voies d'émancipation ou libération ; le fruit du non retour, de ne revenir qu'une fois, de l'entrée dans le courant ; les quatre [choses] immenses, les neuf bön de svastika inséparables mais non confondus, l'Intelligence impeccable, les neuf éléments de svastika du Bön, les cinq grandes connaissances primordiales, les neuf membres de svastika, les quatre vérités des adeptes, les quatre connaissances impeccables, la mémoire sans défaut, les neuf recueillements qui demeurent à la fin [ou dans les extrêmes?], les quatre recueillements sur l'absence de caractéristiques, tous les éléments de svastika du Bön, les quatre compassions où l'on demeure continuellement, la vue à la grande compréhension, les samayas qu'il n'y a pas lieu de tenir, les actes spontanément parfaits, la conduite impeccablement pure, les qualités qui sont bien produites, la condition même ou on demeure d'une façon égale, les corps immuables, la parole dénuée de matière propre, l'esprit qui ne s'égare à propos de l'unité, la sagesse primordiale qui connaît l'aspect de toute chose, l'insurpassable fruit parfait etc. : quant à l'essence même de toutes choses du nirvāṇa, elle n'est d'aucune manière concevable. Placez-vous dans la goutte unique non amendée et, après vous être placés dans la goutte unique, munissez-vous du sceau.
 
A OM HUNG RAM DZA SÄ SA LE SANG NGE YE SOHA
 
Par toute récitation de ce mantra qui condense la quintescence, puissent tous les êtres immatures mûrir, puissent tous ceux qui ne sont pas libérés se libérer; que tous ceux qui sont libérés aillent au bout de la voie et que tous deviennent de parfaits Bouddha dans la condition de parfaite unité. »
 
Ainsi a-t-on fait l'éloge «du petit sūtra qui inclut la goutte quintessencielle» qui a été énnoncé par le suprême et parfait Bouddha Tönpa Shenrab. Ici s'achève,le prologue de la possibilté tiré du texte de la Prajñāpāramitā de base, sommet des discours, l'authentique raccourci vers la vérité.

Rédigé par Stéphane Arguillère

Publié dans #Bön, #Bon

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T
Bonjour Stéphane, je n'ai pas l'ensemble du texte devant les yeux, mais il me semble voir un oubli dans ta trad. Lorsque sont énoncés les 5 agrégats, les 6 sens et leur objet, puis les consciences, il manque la conscience tactile dans la liste traduite.<br /> Autre détail, dans la liste des agrégats, il y a 2 fois "la sensation, le sentiment", et par ailleurs seul le terme "concrétion" est au pluriel, les autres au singulier, est-ce un choix?<br /> Et enfin, au tout début, il y a "srid pa'i gleng gzhi". D'où te vient ici ton choix de traduire "srid pa" par "possibilité", au lieu de qque chose comme "monde", etc., même si je sais que "srid pa" a également cette signification.<br /> Thierry
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S
Distraction, c'est vraiment un premier jet mal relu, j'ai traduit oralement, quelqu'un a pris en dictée, puis j'ai corrigé vite fait le français mais sans re-vérifier le tibétain. C'est un brouillon. Merci cher Thierry pour ces utiles corrections.<br />
C
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S
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